La dernière action du Conservatoire Botanique de Nouvelle-Calédonie s’est déroulée du 29 mai au 1er juin 2025 et elle s’inscrit dans le cadre du Plan Directeur de Conservation (PDC) des espèces rares et menacées (ERM) de l’Île des Pins. Ce plan, animé par le CBNNC et mis en place en cohérence avec les plans de gestion de la province Sud, vise à éviter la disparition de 12 espèces en danger critique d’extinction, en conjuguant restauration écologique, conservation ex situ et sensibilisation des communautés locales. Le projet bénéficie du soutien du programme européen BESTLife2030, mise en œuvre par l’IUCN, pour mener des actions concrètes sur le terrain.
Cette mission en partenariat avec la grande Chefferie de l’île des pins et les clans de Comagna et Touété, a permis d’enclencher la phase opérationnelle du projet : installation de pépinières communautaires, collecte de graines et plantules, cartographie des zones dégradées, et renforcement du lien entre biodiversité et culture locale. Une étape structurante pour bâtir ensemble une stratégie de restauration durable d’ici 2026.

Pépinières communautaires : installation avec les jeunes des tribus de Trouete et Comagna
Deux pépinières de production de plants ont été installées, l’une à la tribu de Comagna, l’autre à Touété, en lien étroit avec les autorités coutumières et les jeunes des associations locales. À Comagna, l’équipe du CBNNC a monté la serre en cinq heures . Grâce à la mobilisation des jeunes, l’installation s’est très bien déroulée. Ces structures autonomes permettront la production de plants d’espèces pionnières et d’ERM. Elles marquent un tournant vers l’autonomie des communautés et la professionnalisation des pratiques de production végétale locales.

Cartographie par drone des sites dégradés : mieux cibler les futurs chantiers
La poursuite de la cartographie des zones dégradées par drone constitue une étape centrale dans la stratégie du CBNNC. Elle vise à identifier les secteurs à restaurer en priorité et à anticiper les contraintes logistiques des futures plantations. Le samedi 31 mai, l’équipe, composée d’agents du CBNNC et de bénévoles, a parcouru le Pic N’Ga en effectuant des survols ciblés sur les versants sud et nord, notamment les pentes érodées du bassin versant ouest. Plusieurs vols ont été réalisés à basse altitude pour documenter précisément la fragmentation des habitats et croiser les données avec les précédents relevés. Ces images permettront de produire une cartographie fine, utile aux autorités coutumières dans le choix des sites d’intervention. Ces cartes constitueront le support d’une stratégie de restauration écologique à long terme, avec une approche adaptées aux conditions du sites et aux usages coutumiers du territoire.

Collecte de plantules et graines : enrichir les futures plantations
En parallèle de la cartographie, des efforts ciblés ont permis de collecter graines et plantules de plusieurs espèces clés pour les futures actions de reboisement. Le matin du 31 mai, des arrêts successifs sur le sentier du Pic ont permis la collecte de plantules d’espèces endémiques pionnières, telles que : Alyxia tisserantii, Peripterygia marginata, Tetraria comosa, Styphelia sp., Machaerina deplanchei.

En fin de journée, les jeunes plantules ont été repiquées dans la pépinière de Touété plus de 250 individus en tout. Chaque prélèvement respecte un protocole strict pour ne pas nuire aux populations naturelles.

Une dynamique collective bien enclenchée pour la suite
Les jeunes des tribus ont été associés aux installations, formés sur les enjeux écologiques, et mobilisés autour d’un objectif commun : restaurer les milieux naturels sensibles de l’Île. L’implication coutumière a également été consolidée avec les discussions sur les futurs sites de plantation et la reconnaissance des espèces patrimoniales à protéger et valoriser. Les pépinières serviront désormais de supports techniques et pédagogiques, à la fois pour les opérations de restauration et pour l’apprentissage local. Prochaines étapes : formation à la gestion autonome des pépinières, poursuite des semis, et planification des premiers semis massifs en 2026. Une nouvelle mission est d’ores et déjà prévue pour poursuivre les collectes et finaliser la sélection des zones d’intervention. Le projet avance bien avec une belle énergie collective et un cap clair.

En savoir plus sur le plan de conservation de 12 espèces rares et menacées de l’île des Pins : Voir la page
Le conservatoire botanique de Nouvelle-Calédonie est une organisation rattachée à l’Institut Agronomique néo-Calédonien, c’est une initiative conjointe des trois Provinces, de l’Etat, de l’Office Français de la Biodiversité et d’Endémia.
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