Plan de conservation Kopeto-Paéoua-Boulinda

Sebastien Traclet (cc) Thiollierea naounarum

Ce plan de conservation concerne 10 espèces en danger critique d’extinction et leurs habitats naturels associés, ces espèces sont situées sur le massif minier Kopéto-Paéoua-Boulinda en province Nord. 

Sur ces montagnes qui connaissent une exploitation minière active, il reste encore des trésors de notre flore endémique, dont certaines espèces n’étaient connues jusque là que d’une station comportant 8 individus. Les inventaires et études conduites dans le cadre de ce plan de conservation ont permis de retrouver d’autres spécimens et de préciser les actions possibles pour préserver ces espèces et ces milieux naturels fragiles soumis à des menaces très présentes telles que le feu et l’exploitation minière. 

Ce plan de conservation définit les objectifs et les moyens qui permettront à toutes les parties prenantes d’agir de concert. Il est accompagné d’indicateurs de suivi des actions et a vocation à être ré-évalué et mis à jour tous les 5 ans.

Massif du Kopéto - Paéoua - Boulinda

Projet financé par :

Les 10 espèces en danger critique d'extinction concernées :

13 actions pour agir concrètement et protéger ces espèces et leurs habitats naturels

  1. Créer et animer le Comité de pilotage.
  2. Créer et suivre un tableau de bord.
  3. Réaliser un état des lieux des réussites et des échecs d’autres programmes locaux afin d’en dégager les causes et éviter les écueils.
  4. Rédiger les rapports annuels d’activité et diffuser les informations aux partenaires techniques, scientifiques, financiers, coutumiers et politiques.
  5. Réaliser le bilan de mise en oeuvre du plan à l’issue des 3 ans, puis des 5 ans.
  1. Renouveler les sources de financement actuelles (OFB via province Nord).
  2. Réaliser un état des lieux des réussites et des échecs d’autres programmes locaux afin d’en dégager les causes et éviter les écueils.
  3. Prospecter de nouvelles sources de financement (voir autres Conservatoires Botaniques) et constituer les dossiers de demande, réaliser une veille sur les appels à projets.
  4. Rédiger et transmettre les rapports d’activité aux bailleurs.
  1. Contacter les organismes de recherche nationaux et internationaux (IRD, MNHN, MBG) et identifier des experts pour les familles des Rubiaceae (Psychotria), des Pittosporaceae (Pittosporum) et des Araliaceae (Plerandra).
  2. Coordoner des groupes de travail avec les experts autour de ces espèces.
  3. Mettre à disposition l’ensemble des données disponibles (récolte d’herbier, données culturales, échantillion silicagel, occurrence, écologie).
  4. Accompagner les publications de la description des espèces.
  1. Ajouter les 5 espèces manquantes (Leichhardtia goromootorum, Pittosporum veilloniana, Plérandra pouemboutensis, Psychotria grignoniae et Scaevola barrierei) à la liste des espèces protégées par le Code de l’Environnement de la province Nord.
  2. Accompagnement de la réglementation concernant les évaluations environnementales, renforcer la vigilance concernant l’écosystème maquis minier; Appuyer la province Nord dans ses travaux de mise à jour de la réglementation.
  3. Accompagner l’amélioration du code de l’environnement de la province Nord, notamment concernant la prise en compte des écosystèmes tels que les forêts sèches, les forêts denses humides, les maquis miniers d’enjeu critique, et les formations remarquables à considérer dans les autorisations d’impact environnemental.
  4. Assister les communes de Poya et Pouembout à la prise en compte des enjeux liés aux maquis miniers dans les schémas d’aménagement et documents d’urbanisme.
  5. S’assurer de l’intégration aux textes de loi des mesures de gestion communes des espèces rares et menacées qui auront été définies lors des ateliers incluant les experts et représentants du secteur minier; s’assurer de la cohérence du Plan d’Action de Conservation du massif du Kopéto en cours d’élaboration par la SLN.
  6. Evaluer dans le temps la pertinence et l’efficacité de chacune des évolutions de la réglementation.
  1. Sensibiliser les mairies à l’importance de construire une relation structurée et pérenne avec la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques (DSCGR) afin de faciliter la collaboration des acteurs de la gestion des risques ; réunir ces acteurs afin de nommer un correspondant gestion des risques parmi les conseiller municipaux ; promouvoir la mise en place d’une collaboration entre la DSCGR et les mairies à laquelle d’autres acteurs peuvent être ajoutés et créer une commission de gestion des risques communale pour soutenir le travail du correspondant municipal. Cette relation pourra donner lieu à l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan communal de sauvegarde pour chacune des communes.
  2. Evaluer l’état des pistes d’accès et leur utilisation pour la lutte contre les incendies, remettre en état et entretenir les voies d’accès pour permettre l’intervention des secours.
  3. Créer un outil permettant de connaître les zones de concentration des espèces de flore et de faune menacées (VU, EN, CR) sur un carroyage DFCI et sensibiliser à son utilisation. Ce support vise à accompagner la prise de décision des acteurs de la lutte incendie sur les zones où l’intervention est prioritaire d’un point de vue écologique. Le support proposé devra être accompagné d’une procédure de mise à jour.
  4. Former les acteurs du trafic aérien (tour de contrôle, vols commerciaux, privés, gendarmerie) à l’utilisation du carroyage DFCI et les sensibiliser à la détection des départs de feux et la transmission de l’information aux pompiers et DSCGR.
  5. Etudier et réaliser, si possible, la mise en place de coupures de combustibles et/ou de végétation pare feu entre les zones de départs fréquents des feux et les massifs.
  6. Sensibiliser et former les pompiers aux enjeux écologiques et à la protection de l’environnement, à l’utilisation de l’outil partagé précédent et la maîtrise du brulage dirigé dans un cadre préventif.
  7. Identifier les associations susceptibles de bénéficier de l’agrément sécurité civile, les former et les équiper.
  8. Communiquer sur les RCSC ; identifier les districts et tribus volontaires ; former et établir les RCSC.
  9. Organiser et dispenser des formations à la maîtrise et l’intérêt préventif et cultural du brulage dirigé aux habitants (tribus, RCSC) ; sensibiliser à la prise en compte des conditions météorologiques (surtout en période de sécheresse) lors de la planification de l’utilisation de l’écobuage dans les pratiques agricoles ; rappeler les conséquences des incendies sur les massifs et leur biodiversité.
  10. Annuellement, sensibiliser les différents publics sur la menace feu, notamment via des réunions de proximité ou des ateliers de prévention, en particulier avant la saison sèche et lors des périodes de brûlis des champs ; rendre compte des actions mises en place et des faiblesses identifiées auprès des différents publics via des moyens de communication adaptés
  1. Animer des discussions avec l’ensemble des usagers afin d’identifier et d’acter un statut de protection adapté pour le massif du Boulinda.
  2. Accompagner les parties prenantes dans le processus de définition d’un statut de protection.
  3. Soutenir et accompagner les parties prenantes pour une bonne appropriation des modalités de protection du massif.
  4. Accompagner les parties prenantes au respect des engagements pris par la mise en place du statut de protection.
  1. Evaluer l’abondance et la fréquentation du cerf rusa et du cochon sauvage sur les massifs KPB à partir du protocole de suivi d’impact et d’abondance qui sera publié dans le cadre du projet PROTEGE courant 2023.
  2. Evaluer l’appétence des 10 espèces végétales étudiées ici.
  3. Si des missions d’intervention sont identifiées comme nécessaires à la suite de l’étape 1, établir un plan de régulation de ces espèces à partir des retours d’expériences sur le territoire. Ce plan de régulation devra contenir un suivi d’impact et d’abondance ainsi qu’une évaluation des mesures mises en place.
  4. Communiquer sur les actions mises en place et leurs résultats auprès des différents publics et acteurs.
  1. Intégrer les informations sur les espèces liées aux  autorisations de prospection provinciales, minières et coutumières.
  2. Préparer et réaliser des prospections dans de nouvelles zones pour acquérir des données additionnelles de distribution.
  3. Affiner les modèles de distribution d’espèces (SDM) grâce aux nouvelles données acquises.
  4. Restituer les résultats annuellement aux parties prenantes.
  1. Etablir un calendrier phénologique pour les 10 espèces à partir des données disponibles et identifier les données manquantes au fur et à mesure.
  2. Identifier, géolocaliser les semenciers et établir une carte.
  3. Obtenir les autorisations de collecte de la province Nord et rapporter les résultats.
  4. Se rendre avec les partenaires locaux identifiés auprès des semenciers à la période pressentie pour ensacher des fruits verts et/ou collecter des fruits mûrs, noter la phénologie, et estimer une date de retour pour la prochaine mission.
  5. Réaliser des essais de germination en doublon dans des pépinières spécialisées et des pépinières locales.
  6. Assurer la formation et la transmission des techniques de production à des acteurs du secteur (associations, pépinières publiques/privées).
  7. Communiquer annuellement sur les résultats aux différents publics.
  1. En étroite collaboration avec la province Nord, identifier/construire/réactiver des partenariats (locaux en priorité) pour accueillir des individus et des lots de semences. Définir et valider des conventions de transfert de matériel (MTA).
  2. Obtenir les autorisations de collecte.
  3. Réaliser les transferts de matériel conformément aux règles de l’art.
  4. Recueillir la donnée et assurer le suivi des unités ex-situ.
  5. Communiquer les résultats aux partenaires.
  1. Identifier les secteurs susceptibles d’être restaurés et interroger les sociétés minières sur la possibilité de ré-exploitation de la zone minière entre les massifs Kopéto et Paéoua en vue de remettre en état les sites.
  2. Réaliser un état des lieux et un plan de restauration écologique chiffré définissant et priorisant des zones de restauration pilotes et d’autres à long terme. Le présenter aux coutumiers, aux habitants et aux parties prenantes.
  3. Réaliser des opérations de restauration pilotes avec les habitants, la société civile et les entreprises locales.
  4. Evaluer le suivi des opérations avec des indicateurs (photographies, surfaces couvertes, reconquête des milieux, progression des espèces menacées et de leurs habitats, etc.).
  5. Restituer annuellement les résultats aux différents publics.
  6. Etendre progressivement cette stratégie de restauration à l’ensemble des massifs.
  1. Identifier et cartographier les zones de plantation (en utilisant le SDM éventuellement), dimensionner les projets (en fonction des plants disponibles) ainsi que les acteurs locaux à impliquer dans la réalisation et le suivi
  2. Commander et réaliser les chantiers de plantations des 10 ERM
  3. Assurer le suivi des plantations
  4. Rendre compte aux différents publics
  1. Etablir une stratégie de communication en relation avec les partie prenantes
  2. Réaliser les supports de communication (plaquettes, reportages, page facebook, etc.)
  3. Lancer les campagnes de communication afin de valoriser les actions du plan de conservation mises en œuvre auprès de différents publics définis
  4. Rendre compte des action aux partenaires et aux bailleurs

Avancement du projet à date de juillet 2023 :

Télécharger la version complète

(Non disponible pour le moment : version finale en cours de validation par le comité de relecture)

Plan Directeur de Cosnervation des espèces rares du Kopéto - Paéoua - Boulinda

PILOTE
Jean-Jérôme CASSAN (Province NORD – DDEE)

RÉDACTION
Romain BARRIERE (Botanic) – Julie DUHOUX, Sebastien TRACLET & Mathilde DESURMONT (Noé)

PROSPECTIONS TERRAIN
Emilie DUCOURET (Noé), Guillaume LANUZEL (EcolinK), Sebastien TRACLET (Noé), Hervé VANDROT (Indépendant)

ANALYSES (SDM)
Guillaume LANNUZEL (RLA)

COMITÉ DE SUIVI ET RELECTEURS
Jean-Jérôme CASSAN (DDEE – SIEC | Province Nord), Céline MAURER (OFB), Aurélie FOURDRAIN (Endemia), Nicolas RINCK (CBNC)

Partenaires :