Une biodiversité exceptionnelle mais très fragile

Dans le contexte mondial de la sixième crise d’extinction massive des espèces (Ceballos et al. 2015), la Nouvelle-Calédonie occupe une place de premier plan, en dépit de la surface limitée qu’elle représente à l’échelle mondiale. La Nouvelle-Calédonie se doit donc de prendre en compte les connaissances acquises et de limiter au maximum l’impact sur les milieux afin de conserver les espèces les plus rares et menacées mais également les habitats ainsi que les processus évolutifs ayant conduit à son originalité floristique et son fort taux de (micro-)endémisme (Wulff et al. 2013; Munzinger et al. 2022).

Le réseau d’aires protégées en Nouvelle-Calédonie ne couvre qu’une petite partie de la flore menacée, seules 28% des espèces catégorisées CR ou EN sont inclues dans un espace bénéficiant d’un statut réglementaire de protection.

Parmi toutes les espèces en danger, seules 17% d’entre elle ont bénéficié de mesures visant à leur conservation (collecte et constitution de banques de graines, essais de multiplication, mesures de gestion de l’habitat naturel). Il apparait urgent de renforcer les mesures de conservation pour préserver cette biodiversité unique.

9 espèce avérées éteintes (EX)
203 espèces en danger critique d'extinction (CR)
316 espèces en danger (EN)
229 espèces vulnérables (VU)
123 espèces quasi menacées (NT)
408 espèces au statut de préoccupation mineure (LC)
126 espèces avec des données insuffisante pour l'évaluation (DD)

La Nouvelle-Calédonie est, derrière Madagascar, le second des 34 «hot spots» identifiés sur la planète. Avec une superficie totale de 19000 km2, elle en est aussi l’un des plus petits, et il existe sur le territoire un nombre très important de « micro-hotspots » où se concentrent une grande part des espèces rares et menacées.

Cartographie des zones à forte concentration en espèce rare et menacées (Wulff et al. 2013)

Autrefois les habitats de ces espèces étaient beaucoup plus étendus (80% des forêts humides ont disparues et 97% des forêts sèches), et aujourd’hui certaines espèces ne subsistent plus que sur un seul site, vallée ou massif, elles sont donc tout particulièrement fragiles et un incendie ou un défrichement peuvent affecter gravement la survie de l’espèce, voire la faire disparaitre. 

Par ailleurs, on ne sait maîtriser la multiplication que d’une infime partie de ces plantes encore très mal connues, ainsi la sauvegarde des milieux naturels et espaces associés (bassin versant, massif, connectivités écologiques) fait partie des principales mesures qui permettent d’éviter leur disparition à terme.